…
Bien souvent, elle se demandait si
un seul homme au monde pouvait correspondre à l’idée qu’elle se faisait de
l’homme idéal. Son idée était bien particulière, complexe et pleine
d’exigences. De ce fait, elle était rarement partagée. A cette question, chaque
femme témoigne de sa propre perception. De ses propres désirs aussi. Invoquant
d’innombrables indications et avis plus ou moins logiques, légitimes, mais
aussi parfois farfelues. Elise, elle, avait ses propres convictions sur ce
sujet où tant d’avis divergent, tant de points de vue diffèrent, sans pour
autant croire que ses convictions soient les meilleures. Ce sont les siennes,
c’est tout !
Tout est très net dans son esprit.
Les qualités ne doivent pas être exagérées et les défauts, s’ils ne sont pas trop
prononcés, sont des à-côtés pas forcément primordiaux. Personne n’étant
parfait.
Pour elle, l’homme idéal c’est celui
qui, lorsqu’on le quitte le matin, nous envahit d’une envie folle et tenace
d’être déjà le soir pour le retrouver enfin. C’est celui que nous pourrions
appeler trente fois par jour sans jamais nous lasser, juste pour entendre le
son de sa voix qui nous étonne chaque fois par sa teneur, sa douceur, son
enthousiasme, tout en nous comblant de bonheur. C’est celui qui nous affirme
qu’il n’attendait que cet appel pour ensoleiller son ciel, ou bien qu’il allait
lui-même appeler, parce qu’il ressent un manque quant à la femme qu’il aime et
que son cœur transpire d’amour impossible à partager avec n’importe qui d’autre
qu’elle.
C’est celui qui chaque fois qu’il
nous prend la main, c’est comme un éternel recommencement. Une première fois à
chaque fois. Comme la première rencontre qui se reproduit constamment dès qu’on
le voit. Le premier baiser qui renaît comme une redécouverte constante. La première
chaleur qui envahit encore et encore. Un frisson qui nous parcourt, similaire
au tout premier, toujours unique et qui nous surprend à chacun de ses retours.
Une multitude de surprises qui s’instaure, sans qu’on ait besoin d’y réfléchir
vraiment. Sans qu'on ait besoin de chercher. C’est là. C’est présent à chaque
instant.
Cet homme, c’est celui qui, sans
nous faire l’amour, nous transporte au nirvana à bout de bras et de tendresse,
d’amour et de délicatesse. Il est la porte qui s’ouvre sur une nouvelle naissance
sans heurt. Il est le coup de vent inattendu qui balaie toutes les vieilles
déceptions, les incertitudes, les colères. Il est la beauté, même dans la
laideur. La joie, même dans la peine. Le brin de gaieté au détour des
tristesses. Il colle un sourire indélébile sur notre visage dès le premier
regard. Il prend nos larmes dans ses mains et les étale sur son cœur pour
qu’elles sèchent à l’abri des regards indiscrets. Il murmure à notre oreille
les mots de réconfort que lui seul est capable d’apprivoiser au moment opportun
et les prononcer pour nous apaiser. Lui seul est en mesure d’inventer, de doser
pour nous restituer notre bien-être. Cet homme, c’est aussi celui qui peint
notre univers de toutes les couleurs gaies et chatoyantes dans un savant mélange
que seul l’amour peut apporter. Il en abolit le noir parce qu'il rime trop
souvent avec désespoir et qu'il ne veut nous voir qu'heureuse. Belle dans le
bonheur qu'il donne sans compter. Qu'il réinvente à chaque occasion. Sans même
le savoir lui-même.
Il est celui qui, même après vingt
ans de galère à marée haute et de repos à marée basse nous avoue encore du fond
du cœur qu'il nous aime à en mourir, parce que sans celle qu'il aime, il ne
peut pas y avoir de continuité dans la vie, pas d’avenir. Pas de devenir. Pas
de saveurs nouvelles. Il est là à essuyer notre nez quand, après l’éclatement
d’une peine indicible, nous avons trop pleuré seule, et que le total de nos
douleurs devient trop pesant.
Il est celui qui nous donne son avis
quand on en a besoin avec un plaisir évident, et qui se tait en observant dans
le respect du silence nos actions lorsque nous les souhaitons solitaires sans
pour autant être loin de lui. Non au contraire, être tout près. Là, presque
collée à sa peau en permanence. Etre scellée à lui invisiblement. Cœur contre
cœur. Peau contre peau. Main dans la main. L’amour au pluriel. Les sentiments…
Les sentiments plus forts que tout !
Il est jaloux, juste un peu mais pas
trop pour ne pas tout empoisonner, afin de ne surtout pas empoisonner cet
amour qu’il partage avec cette femme en le conjuguant à tous les temps, si
facilement parce qu’il ne peut pas en être autrement. Parce qu'avec lui, tout
est devenu si facile. Presque transparent. D’une beauté sans maquillage. D’une
réalité visible.
Puis, il est celui aussi qui se met
devant nous pour réceptionner tous les coups bas de la vie. Toutes les
déceptions soudaines. Tous les travers dangereux. Tous les fossés qui
surgissent de manières inopinées. Il est en permanence sur ses gardes pour nous
protéger, pour nous épargner autant que possible de sa force parfois
incertaine. Ce n’est pas grave, le geste est là. Il n’est pas non plus
superman, n’exagérons pas. Mais il est tout de même notre héros dans notre
histoire bordée d’éternité scintillante. Notre héros dans cette réussite
tellement désirée.
Face à l’inconnu, il se veut
rassurant, il fait tout ce qui est en son pouvoir pour nous en persuader. Que
la confiance perdure entre nous est son cheval de bataille. Il prend toute la
vie à bras le corps pour notre bonheur commun. Il se soigne et nous soigne de
tous les maux, petits ou grands. Il nous caresse en permanence même si ce n’est qu'avec les yeux. Parce que oui, ses yeux voyagent sur notre visage, il en
connaît les moindres reflets. Les plus petits traits. Toutes les courbes.
Toutes les facettes. Tous les changements tour à tour gais ou tristes. Notre
regard est sa lumière. Nos mains, il les tient tendrement ne serait-ce que par
l’esprit. Par le cœur. Par la pensée. Par l’amour.
Pour lui, tout ce qui est sa femme
est source de voyage enchanteur. Un apaisement constant pour le cœur. Un
bonheur permanent. Une passion continuelle. Il est à l’affût de ces voyages, qu'il espère éternels. Il fait en sorte qu'ils le soient. Notre seule présence
simplement suffit à le rendre heureux. Notre absence contribue à le rendre
toujours plus amoureux. Il nous aime et sa sincérité est évidente. Ses
sentiments sont emplis de pureté, sans aucune noirceur, sans aucune question
qui dérange ou qui n’aurait pas lieu d’être, sans aucun reproche mal placé.
Finalement, après l’énumération des
points concernant l’homme idéal, Elise en arrivait à supposer qu'il n’existait
pas, ou bien qu'il devait être trop éloigné et inaccessible. Autant chercher
une aiguille dans une meule de foin. Et encore ce serait bien plus facile de
parvenir à la trouver, elle. Plus évident.
Ici : Voir le site de Marie Lemoine
Contact direct et personnalisé :
Mail : ecrivain.public75@yahoo.fr
Tel : 07 62 73 44 24
Pour information : Marie BARRILLON est mon nom d'auteur