Il y a quelques années (chut ! Beaucoup, je
vous l'accorde !), je disais «quand je serai grande». Depuis, comme tout le
monde, je dis «quand j'étais petite» lorsqu'il s'agit de mon enfance ou bien
«quand j'étais jeune» pour faire référence à mon adolescence ou encore «quand
j'étais plus jeune» pour faire référence à cette période pas encore si
lointaine où j'étais une jeune femme.
Parfois, il me plait d'essayer de me souvenir
quels étaient mes désirs de petite fille quant à ma vie future à ce moment là.
Quelquefois, rien de vraiment compliqué pour
me remémorer certains souhaits, mais à d'autres moments c'est presque le
parcours du combattant. La mémoire est sélective et s'amuse de temps en temps à
nous jouer des tours.
Quelques-uns cependant restent immuablement
ancrés dans ma mémoire.
La mémoire |
Lorsqu'à mon tour j'ai franchi ce cap, la
digestion fut très difficile.
Un autre grand souvenir immuable, c'est
lorsque je répétais, d'aussi loin que je me souvienne, que j'aurai mon premier
bébé à vingt ans. J'étais très petite et les années passant, j'avais mis de
côté ces propos. Malgré cela, ma fille aînée est effectivement née deux mois et
demi avant cette date anniversaire.
Ensuite, il y a des flous et des flashs. Des
images rescapées alors que d'autres s'effacent, s'éraflent, se hachurent.
Comme de nombreuses petites filles, je rêvais
d'une vie parfaite. Bien que les contes de fées n'existent pas, j'ai rêvé au
bonheur que la vie "devait" offrir. Le plus bel exemple d'une belle
vie, à mes yeux d'enfant, était celle de mes grands-parents. Un amour sans
faille, une entente parfaite. Cela dit, c'était leur vie et pas forcément celle
des autres. Très vite, les rêves ont sombré à la naissance de la réalité. Quels
étaient les choix possible ? Vivre ou subir ! Se laisser porter ou lutter pour
avancer où je voulais aller !
J'ai donc fait le choix de vivre pour avancer
dans la direction que je souhaitais ardemment.
Dans le ventre de nos mères, on ne nous fournit
pas le mode d'emploi de la vie avec les options possibles et les obstacles à
enjamber. Là, sont les premières difficultés. Très tôt, avant même de savoir ce
que je voulais, j'ai su ce que je ne voulais pas. Ma grand-mère paternelle
m'avait offert une médaille sur laquelle était inscrit : "Seigneur, donnez-moi
la sérénité d'accepter ce que je ne peux changer". Je dois dire que cette
phrase m'avait énormément donné à réfléchir. Finalement, j'ai accepté cette
prière (bien longtemps après) mais uniquement à la condition d'avoir épuisé
toutes les possibilités de changement, sans succès, quels que soient les
évènements.
Très tôt aussi, une citation est restée ancrée
en moi pour ne plus jamais me quitter : «Ne fais pas à autrui ce que tu ne veux
pas qu'on te fasse». Une évidence ? Pour certains d'entre nous, oui sans
l'ombre d'un doute. Mais pour d'autres...
Néanmoins, quand je repense à mon enfance,
elle est déjà si loin ! J'ai grandi comme tout le monde sans vraiment m'en
rendre compte et pourtant…
Pourtant…
J'ai appris tant de choses durant toutes ces
années ! L'amour des miens, parfois leur colère. L'amitié des copines et leur
détournement. Les leçons (pas seulement celles de l'école), la morale, le
respect, la politesse… J'ai appris que la douleur avait toujours une origine et
pas seulement de notre faute. L'injustice, la perte d'un être cher, une amitié
anéantie, un amour brisé, la colère d'un parent et tant d'autres.
J'ai appris à aimer (trop, parfois), et là
c'est parce que je suis entière, je ne sais pas faire dans la demi-mesure. Ça, j'ai
oublié de l'apprendre, j'ai sûrement manqué un paragraphe de l'enfance.
Après avoir appris la colère des autres, j'ai
découvert mes propres colères. Des colères qui font parfois si mal, d'ailleurs.
J'ai découvert la valeur de l'autre, la douceur d'un cœur ou la dureté d'une âme.
J'ai accepté certaines particularités pour en refuser d'autres.
J'ai retenu les leçons de mes parents parce
que ce sont celles dans lesquelles je me retrouve le mieux, dans lesquelles je
me sens en accord avec moi-même, celles qui m'ont donné des valeurs dont je si
fière et que je respecte. Celles qui m'ont permise de me construire sans
empiéter sur les autres.
Ce que j'ai appris également, c'est qu'on en
apprend tous les jours. L'apprentissage, surtout celui de la vie, n'a pas d'âge
et est ouvert à tous, sans distinction.
Mon grand-père disait : "On en apprend
tous les jours et même au seuil de la vie nous apprendrons encore quelque chose".
Depuis, il est parti mais je reste persuadée qu'il avait raison.
La vie est
une mine sacrée, l'amour son frère aîné. J'ai appris que tout peut arriver !
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pas à réagir pour partager votre avis, votre expérience…
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Le temps passe ...
RépondreSupprimerJe me souviens de mon coté me dire : jamais tu ne diras à tes enfants : "quand j'avais ton âge" ... Je crois bien que je n'ai pas tenue parole !
http://www.mister-marchand.com/article/afficherblog
Tout à fait d'accord, Miss March. On y a pensé, puis en situation on l'a oublié. On a grandi... et on partage notre enfance, ou certains souvenirs avec nos enfants à notre tour. Et c'est, à mon sens, une bonne chose, finalement.
SupprimerJe visiterai votre blog demain, ce soir il se fait tard.
Bonne fin de soirée ou bonne nuit à vous et surtout merci pour votre passage et votre commentaire, j'apprécie grandement.
Marie